Premier top 10 à Ercheu

Le mois d’août présente un calendrier de course particulièrement calme dans le Nord de la France, en tous cas dans la fédération UFOLEP. Avec mon coéquipier Jean-Baptiste, nous avions donc décidé de nous exporter un peu plus au sud, et plus précisément au cœur de la Somme à Ercheu. L’occasion de courir sous le soleil et de rencontrer Guy, membre fondateur des #twittcyclos.

Impressionné par le niveau

A notre arrivée sur les lieux, nous nous rendons vite compte que nos adversaires du jour sont sacrément affutés. En effet, le club de Flixecourt débarque en force, avec dans ses rangs le vainqueur de la dernière étape des Routes de l’Oise. Étant donné la claque que nous avions pris sur cette course à étapes, notre capital confiance pour ce samedi d’août venait de prendre un coup !

Qu’importe, après une heure et demi de route, il fallait bien partir au charbon et assumer notre choix de venir courir chez nos voisins picards. Le circuit du jour était plutôt bien tracé, avec de longues lignes droites exposées au vent, un petit faux-plat de deux cent mètres, et quelques virages à angle droit que l’on pouvait prendre à grande vitesse. Autant vous le préciser tout de suite, ce circuit ne m’avantageais pas vraiment …

Au départ à Ercheu
Crédit photo : Guy Vasseur

Le départ était donc donné sous une grosse chaleur, et à ma grande surprise, personne ne prenait la course en main dans les premiers kilomètres. Le premier tour était bouclé à une allure de sénateur. Un seul homme pointait en tête, mais il ne semblait pas très motivé à l’idée de faire la course seul à l’avant. Il était donc rapidement repris au début du second tour.

Une chute qui chamboule tout

Le circuit d’Ercheu présentait un virage très serré qu’il fallait prendre vraiment doucement pour ne pas risquer de glisser. La relance qui suivait était particulièrement violente, puisqu’il fallait passer de 15 km/h à 50 km/h en quelques secondes. Et au deuxième passage, alors que le Team Flixecourt accélérait franchement sur cette relance, un coureur placé trois rangs devant moi déchaussait et chutait en plein au milieu de la route.

Le temps de l’éviter et de relancer, je venais de perdre 200 mètres sur un groupe d’une dizaine de coureurs qui venait d’embrayer. J’appuyais de toutes mes forces sur les pédales, et reprenait très vite deux coureurs intercalés. C’était le début d’une course poursuite qui allait durer plus de 20 kilomètres ! En effet, en restant à bloc et en prenant du mieux possible nos relais à trois, nous ne parvenions pas à boucher ces quelques dizaines de mètres qui nous auraient permis de nous relâcher.

Mon coéquipier Jean-Baptiste, qui avait crevé au bout de 2,5 km, venait de reprendre la course et tombait à point nommé. Alors que nous commencions sérieusement à nous essouffler, JB attendait notre groupe et allait nous ramener sur la tête de course en quelques centaines de mètres. Ouf ! Nous pouvions enfin souffler, et j’étais déjà bien content d’avoir résisté à un tel effort !

Le vainqueur est déjà devant

A peine arrivé dans ce groupe, nous apprenions que deux coureurs étaient déjà échappés, et avaient déjà plus de 45 secondes d’avance. Le temps de souffler un tour dans les roues, l’écart était déjà monté à une minute. Problème, le Team Flixecourt était représenté devant, et 6 coureurs de ce club composaient notre groupe d’une quinzaine d’unités. Nous n’étions donc pas beaucoup à rouler derrière les deux hommes de tête, qui avaient visiblement de très bonnes jambes.

Rapidement, une petite organisation se mettait en place, et les relais s’enchaînaient parfaitement pendant plus de 15 kilomètres. A notre grande surprise, l’écart ne baissait pas d’une seconde, alors que nous étions 5 ou 6 à rouler contre les deux hommes de tête. Incroyable !
Un peu découragé et à bout de souffle, je prenais un peu moins de relais pour m’alimenter et ne pas oublier de boire par cette chaleur.

Avec un tel écart, les autres membres de l’équipe de Flixecourt pouvaient commencer à s’amuser. Sur une grosse attaque de l’un d’entre eux, mon coéquipier qui avait déjà bien donné se retrouvait lâché. Un coureur de moins pour rouler ! A partir de ce moment, l’entente dans notre groupe n’était plus parfait, et il était difficile de trouver la bonne tactique pour contrer les hommes de Flixecourt …

A 20 km de l’arrivée, un petit groupe parvenait à s’échapper pour aller chercher la 3ème place, et je n’avais pas les jambes pour les accompagner. Je ne baissais pourtant pas les bras, et continuais à assurer un train élevé pour les garder en point de mire. Ce travail payât, puisque ce groupe de contre était revu à un tour et demi de la fin.

A partir de ce moment, un jeu de dupe allait commencer. Au début du dernier tour, je prenais la tête de ce peloton, puis personne ne voulant prendre le relais, j’assurais un petit train sans forcer afin de ne pas me griller. Tout le monde semblait attendre le sprint. A 2,5 km de l’arrivée, je relançais un peu fort à la sortie d’un virage, et prenait rapidement 100 mètres d’avance. Voyant que ça ne réagissait pas, je forçais un peu l’allure, mais j’étais vraiment cuit.

Je me faisait reprendre à moins de 500 mètres de la ligne, et prenait une faiblarde 9ème place au sprint, en évitant un coureur qui venait de rater son dernier virage !

Au regard de mes ambitions au départ, on peut dire que cette course fut réussie. Je suis parvenu à tenir un rythme très élevé pendant un long moment, sans rien lâcher alors que j’étais à l’agonie, et c’est ma plus belle satisfaction. Dommage pour le résultat, j’avais peut-être la possibilité d’aller chercher la 3ème place si j’avais un peu mieux manœuvré …

Et merci à Guy pour les photos !

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