Un enterrement de première classe à St Quentin les Aires

A l'attaque dans le dernier tour !

Pour la seconde année consécutive, je décidais en ce 29 septembre de m’aligner sur le Grand Prix de Saint Quentin les Aires en Pass’Cyclisme. Ayant de la famille qui habite juste à coté, c’était l’occasion de réunir quelques supporters sur le bord de la route. Cette course m’avait plutôt réussi l’an dernier puisque j’y avais décroché une belle troisième place, et je pensais légitimement jouer la victoire en 2013. Ma forme actuelle étant très bonne, je pouvais nourrir quelques espoirs. Mais c’était sans compter sur mon porte bagage un peu trop lourd …

Suivi comme mon ombre, impossible de sortir

Je n’ai pas l’habitude de faire partie des favoris des courses dans la région, mais visiblement, mes résultats du weekend précédent n’étaient pas passés inaperçu. Dès l’échauffement, quelques connaissances venaient discuter et m’annoncer que j’étais une des roues à suivre pour cette course. J’avais beau démentir, cela avait l’air bien ancré dans leurs esprits.
Le circuit de Saint Quentin les Aires n’est pas difficile, présentant un seul faux-plat montant qui était pris vent de face il y a un an. Mais pour cette édition 2013, le vent soufflait en sens inverse et rendait le circuit vraiment facile. Je me doutais bien qu’il serait difficile de créer une échappée dans ces conditions.

Je prenais le départ motivé, et tâchais de me concentrer dès les premiers tours de roue. Quelques attaques fusaient déjà, mais j’attendais de parcourir une première fois le circuit avant de me lancer dans la bataille. Cette fois, c’était parti ! Je plaçais une première accélération dans le second tour, pour tenter de m’isoler en tête de course, mais j’étais suivi comme mon hombre par le favoris du jour, qui avait décidé de ne laisser partir personne.
Je ne baissais pourtant pas les bras, et repartaient plusieurs fois à l’attaque dans les tours qui suivaient. Cela n’était pas plus fructueux, jusqu’à ce qu’un petit groupe de 5 coureurs arrive à se détacher. Il n’y avait aucun homme dangereux parmi eux, et j’y voyais une bonne occasion de créer l’échappée du jour. Alors que ce groupe avait déjà creusé un écart d’une quinzaine de secondes, je me dressais sur les pédales et plaçais un contre rageur ! Au prix d’un très gros effort, je bouchais le trou et revenais rapidement sur l’échappée. J’essayais de prendre toute de suite mes relais, afin de ne pas désorganiser le groupe, mais je sentais bien que le rythme était un peu faible pour faire la différence. En me retournant, j’avais la surprise de voir le peloton fondre sur nous, toujours emmené par le même coureur qui ne laissait aucun bon de sortie.

Je commençais sérieusement à m’énerver, et tentais à nouveau de sortir à plusieurs reprises. Puis, quelques kilomètres plus loin, le scénario se répétait. Un petit groupe de coureurs pas trop dangereux prenait de l’avance, et je m’élançais à leur poursuite avec un peu de retard. De la même façon, je revenais rapidement en mobilisant toute mon énergie, tandis que le peloton m’avait pris en chasse dès le début de mon attaque. GGGGRRRRRRR !

Ayant bien compris que je n’avais pas de liberté sur cette course, je reculais un peu dans le peloton et décidais de laisser faire les autres. Les attaques fusaient sans cesse, et j’assistais au début d’échappée de trois coureurs, qui étaient les seuls à prendre plus de 20 secondes d’avance à notre peloton. Pendant plusieurs kilomètres, ces trois coureurs restaient en point de mire, mais personne ne voulait faire le dernier effort pour boucher le trou. Je tentais donc d’y aller, mais j’étais immédiatement pris en chasse, m’obligeant à couper mon effort pour ne pas faire le travail des clubs plus représentés …

A l'attaque dans le dernier tour !
A l’attaque dans le dernier tour !

Puis, à 3 tours de l’arrivée, alors que tout était encore jouable, notre peloton sonnait un coup d’arrêt. Personne ne voulant rouler, les échappés creusaient irrémédiablement l’écart … J’enrageais sous mon casque, mais je ne pouvais rien faire de plus que constater la tactique de course plus que douteuse de certains favoris. Il faut le dire franchement, les trois échappés avaient bien de la chance d’être devant, car à la pédale, c’étaient loin d’être les plus forts !
Je tentais quand même de relancer l’allure, et le peloton reprenait son rythme élevé. Mais il était bien trop tard … Je décidais alors d’attendre le dernier tour pour sortir, afin de faire plaisir à ma famille venu m’encourager, et pour tenter d’aller décrocher un accessit à la pédale.

Je plaçais une violente attaque juste avant de dernier passage sur la ligne, puis j’enchaînais avec un virage et le faux-plat descendant pris à fond. Je n’avais pas été suivi sur le coup, mais en me retournant, je voyais un coureur de La Madeleine fondre sur moi. Je l’attendais, sachant bien qu’il était plus intelligent d’être à deux pour affronter la longue ligne droite vent de face. Mais à peine avais-je le temps d’y penser, que le peloton revenait sur nous, toujours emmené par les mêmes coureurs …
Très énervé par cette situation, je replaçais une attaque alors que j’étais à peine repris, et m’en allais à nouveau flanqué d’un coureur qui n’était plus très vaillant. J’étais contraint de prendre un long relais vent de face, avant qu’il consente enfin à me donner un coup de main. Peine perdue, le peloton fondait à nouveau sur nous à moins d’un kilomètre de la ligne d’arrivée.

Je me replaçais immédiatement dans les premières positions, sentant bien la tension du sprint monter. Celui-ci était lancé à 400 mètres de la ligne d’arrivée, mais j’étais trop loin pour resurgir en tête. J’évitais une lourde chute en plein sprint, et allait cueillir une maigre 12ème place qui ne pouvait pas me satisfaire. Quelle frustration !

Ce devait être ma dernière course de la saison 2013, mais il se pourrait bien que je remette une dernière fois le couvert pour terminer sur une bonne note, en pouvant me battre jusqu’au bout … Rendez-vous dans 10 jours !

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