Boucles Tourangelles 2012 : chronique d’un échec

En ce dernier dimanche d’avril 2012, notre petit club du Sprinter Club Escobecques prenait la direction de la Touraine, pour y disputer mon premier objectif de la saison, les Boucles Tourangelles. Au programme de ce weekend, 4 étapes dont un contre-la-montre par équipe et un contre-la-montre individuel. Arrivé sur place avec de très bonnes jambes, mon weekend fut pourtant bien décevant …

Un contre-la-montre par équipe mitigé

La première étape disputée le samedi matin était donc le contre-la-montre par équipe. Pour cette épreuve bien spécifique, nous avions mis toutes les chances de notre côté en réalisant un entraînement test quelques semaines auparavant, et en affectant à chacun un ordre de passage bien précis. Mes 5 coéquipiers présentant tous une très bonne forme, nous partions avec de belles ambitions pour cette première étape.

Le parcours étant identique à l’an dernier, nous connaissions parfaitement le profil de cette étape, d’autant plus que nous avions pris le temps de le reconnaître la veille en voiture.
10h42, il était temps pour nous de se présenter sur la ligne de départ, bien décidés à en découdre. Afin de ne pas faire la même erreur qu’il y a un an, nous décidions de parcourir les deux premières bosses à un rythme raisonnable, avant d’embrayer franchement dans la partie plus plate.

Nous exécutions notre plan à la perfection, et les relais tournaient parfaitement. Je commettais cependant une petite erreur en me laissant déporter sur bas-côté après un gros relais, ce qui me faisait légèrement perdre l’équilibre. Obligé de rouler quelques mètres dans l’herbe, mes coéquipiers surpris levaient le pied quelques secondes pour que je reprenne ma place.
Peu avant l’arrivée, dans une descente très rapide et alors que j’étais en tête, j’étais l’auteur d’une seconde erreur qui allait nous coûter un peu de temps. A la sortie d’un virage prononcé, je sentais la roue du coéquipier derrière moi toucher ma roue arrière, et surpris par ce petit incident, je me relevais un peu rapidement, désorganisant nos relais. Même s’il restait moins de 500 mètres avant l’arrivée, c’était encore quelques précieuses secondes de perdues.

A notre arrivée, on nous annonçait un retard d’une petite minute sur le meilleur temps établi, qui allait être celui des vainqueurs. C’était déjà une relative satisfaction, car l’écart était plus important l’an dernier. L’annonce du résultat final nous laissait pourtant sur notre fin. Nous venions en effet de signer le 10ème temps sur 23 équipes, alors que nous visions un top 5. Première déception …

Le départ du CLM par équipe
Le départ du CLM par équipe

Vaincu par le froid

Les prévisions météo en cette fin d’avril n’étaient pas franchement réjouissantes, et après une relative clémence du ciel le matin, ce sont de bonnes pluies qui s’abattaient sur nous à l’heure du départ de la seconde étape. Au programme de ce samedi après-midi, 90 kilomètres sur un parcours sinueux et assez bosselé, avec notamment quelques raidars dans les 30 derniers kilomètres.

Compte tenu de ma forme du moment et du profil accidenté, j’avais de grosses ambitions sur cette étape. Je visais à la fois un bon classement, et également le maillot de meilleur grimpeur qui me paraissait accessible. Le départ était donné sous une pluie battante et un froid piquant, et j’étais pressé d’en découdre afin de me réchauffer.

Pas abattu par ces conditions climatiques dantesques, je me plaçais rapidement en tête de peloton, afin de me placer pour le premier grimpeur qui arrivait dès le 8ème kilomètre. Le rythme était très soutenu, et les attaques incessantes, si bien que je me retrouvais assez loin des premiers au pied de cette première bosse. Je remontais le plus vite possible mes concurrents pendant ce premier kilomètre de montée, mais cela ne suffisait pas pour passer la ligne dans les 3 premiers.

Ce premier gros effort ne laissait présager rien de bon quand à mes sensations. Je sentais que le froid tétanisait mes muscles, et que la journée allait être compliquée. Au bout de 15 km, alors que j’étais toujours parfaitement placé, je commencé à être sérieusement gêné par de la buée sur mes lunettes. Étant complètement myope, je ne pouvais pas les enlever, et je devenais de plus en plus dangereux, ayant de la peine à distinguer les dangers de la route qui arrivaient sur nous. Pour ne pas prendre de risques, je rétrogradais dans le peloton pour pouvoir essuyer mes lunettes, mais rien à faire, cette satanée buée revenait constamment.

Ce petit incident, conjugué au froid qui commençait à m’envahir sérieusement me minait complètement le moral. Petit à petit, je reculais dans le peloton pour me retrouver dans les dernières positions. Au bout de 45 minutes de course, je commençais à être vraiment frigorifié, au point de greloter sur mon vélo. Je m’accrochais de toutes mes forces pour ne pas abandonner, car cela devenait vraiment difficile.
Omnibulé par le froid, j’en oubliait de m’alimenter et même de boire régulièrement. Nous arrivions finalement dans la zone des monts, et je tentais de remonter de quelques positions. Malheureusement pour moi, la sanction allait être sévère. Dès la première bosse, je me retrouvais complètement à l’arrêt, et largué par le peloton. Je peinait à emmener mon 39×27, là où j’avais prévu d’attaquer sur la plaque ! Le verdict sautait aux yeux, j’étais en train de subir ma première fringale de ma vie de cycliste.

J’avalais en quelques minutes tous les gels et barres que j’avais dans les poches, mais il était déjà trop tard. Complètement abattu par la situation et toujours aussi frigorifié, je posais pied à terre à 20 kilomètres de l’arrivée, et me réfugiait dans la voiture d’un spectateur bienveillant pour me réchauffer en attendant qu’on vienne me chercher. Cruelle désillusion …

Je terminais ces deux jours de course dans la voiture du directeur sportif à dépanner mes coéquipiers victimes de crevaisons, avec un moral bien entamé malgré tout. C’est promis, on ne m’y reprendre pas : la prochaine fois qu’il pleut en course, je me couvre en conséquence, je met des lunettes qui ne craignent pas la buée, et je n’oublie pas de manger !

Consolation du weekend quand même, un de mes équipier prend la 4ème place de la seconde étape. Belle performance !

3 thoughts on “Boucles Tourangelles 2012 : chronique d’un échec

  1. Salut Antoine ! As-tu pensé aux lentilles journalières? (Oneday). C’est assez simple à équiper, et même si ta vision n’est pas parfaite avec, ça sera toujours plus pratique que des lunettes correctrices ;). Demande à Mme de te ramener des échantillons ! :p

  2. Très bon conseille Rémi, j’y ai déjà pensé, enfin Mme y a déjà pensé pour moi, mais ça ne me botte pas du tout. L’idée de me mettre le doigt dans l’oeil … Bof bof !
    En fait j’ai des lunettes Julbo adaptées à ma vue, et des vielles Rudy Project avec un clip. À l’avenir il faudra que je prenne les vieilles sous la pluie, car le clip empêche l’apparition de buée … Merci pour tes conseils en tous cas !

  3. Le coup de la fringale, j’ai subi la même chose sur le Tour des Grands Ducs. C’est toujours rageant !

    C’est dommage que le froid et la pluie t’aient gâché tes chances alors que tu étais en forme. Garde le moral, tu aura de meilleures conditions l’année prochaine.

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