La Robert Mintkewitcz 2010

La quoi ? La Robert Mintkewitz, un nom peu évident à prononcer, à fortiori quand on n’est pas originaire du Nord de la France. Le nom de cette cyclosportive est avant tout le nom d’un ancien coureur cycliste professionnel, nordiste, et qui a réalisé une belle carrière dans les années 70.

Toujours présent et en forme, ce valeureux coureur connait aujourd’hui l’honneur de voir une belle course porter son nom. Mais puisque j’en parle pour la première fois ici, parlons des cyclosportives. Ces courses ont pour particularité d’emprunter des parcours assez long, entre 140 et plus de 200 km, et leur participation est ouverte à tous. Il suffit simplement de posséder une licence de cyclisme (peu importe la fédération) ou de présenter un certificat médical de non contre-indication à la pratique sportive.
Ces épreuves conviviales réunissent le plus souvent un beau peloton, très varié, tant au niveau des maillots que du niveau des participants.

Denain pour un départ canon

Cette année, les coureurs avaient rendez-vous dans la cité minière de Denain, pour un départ matinal, sous un temps plutôt clément, puisque ni trop chaud, ni trop froid. Malheureusement pour les organisateurs, ce n’était pas la foule des grands jours, et seulement 220 coureurs se présentaient sur la ligne de départ. Ce chiffre vous parait peut-être élevé, mais il est en fait plutôt mauvais pour une cyclosportive.
On retrouvait quand même sur la ligne de départ quelques champions, avec les coureurs pros nordistes Denis Flahaut (ISD) et David Deroo (Skill-Shimano), ainsi que d’anciennes gloires, comme Francis Moreau, ou le jeune retraité des compétitions nationales, Fabrice Debrabant.

La Robert Mintkewitcz 2010

Le départ était donné sous un ciel voilé, derrière la voiture du directeur de couse, que nous ne pouvions doubler avant le départ réel, situé quelques kilomètres plus loin à la sortie de la ville. Malgré les 180 km à parcourir, le rythme était déjà élevé, et les premières attaques fusaient à plus de 50 km/h de moyenne dans les premiers kilomètres.

La bonne échappée prend forme

Au bout d’une dizaine de kilomètres de course, un premier groupe de costaud sortait en force, pour provoquer la première échappée importante de la journée. Le peloton restait derrière à un écart raisonnable, pour ne pas perdre de vue ce premier groupe de courageux. Pour ma part, je me contentait de prendre quelques relais, ou de boucher quelques trous, sans toutefois trop forcer, pour ne pas me griller dès le départ.

Au bout d’une quarantaine de kilomètres, le parcours nous amenait dans les environs de Jenlain, et devenait de plus en plus vallonné. Sur ces routes sinueuses, les quelques costauds qui étaient encore dans le peloton avaient des fourmis dans les jambes, et le rythme s’accélérait. A ce moment là, j’avais de très bonnes jambes, et faisait les efforts nécessaires pour rester dans les premières positions.

Le rythme n’allait pas baisser jusqu’au ravitaillement de Bavay, ou le peloton se disloquait dans les quelques bosses au menu du jour. Pas bien concentré, ou plutôt obnubilé par mon placement dans le peloton, cela faisait quelques kilomètres que j’avais délaissé mes bidons. Et la sanction ne se fit pas attendre, je commençait à souffrir de crampes.

Handicapé par ces crampes, je ne pouvais suivre le petit groupe qui se détachait du peloton pour rejoindre la première échappée, qui n’était qu’à une vingtaine de secondes devant nous.

Une fin de course à bien gérer

Conscient qu’il me restait plus de 100 km à parcourir, je décidais de ne pas trop en faire, et malgré mon énervement, je restait dans les roues en attendant de faire passer mes crampes. Je vidais pour cela un demi bidon, qui me permettait de retrouver mes jambes une demi-heure plus tard.

Le moral retrouvé, je me mettais à rouler sérieusement, afin de maintenir l’écart avec l’échappée, qui ne dépassait pas 1’30”. S’il paraissait difficile de revenir, l’écart se maintenant, la motivation était là. Mais au fil des kilomètres, le peloton se réduisait par l’arrière, et nous nous retrouvions qu’à une vingtaine de coureurs derrière les 12 hommes de tête. Évidemment, comme souvent dans ces conditions, les 3/4 des coureurs de notre groupe ne roulaient pas, pendant que le 1/4 restant s’énervait de devoir rouler pour les autres. Cette mésentente dans la poursuite se payait cash au niveau de l’écart, qui passait vite à 1’45”, puis 2′. A partir de ce moment, peu de monde était motivé pour rouler.

Pour ma part, les jambes étaient bonnes, même si des soupçons de crampes restaient présents. Il me fallait boire beaucoup pour les combattre, ce qui me valut une mésaventure assez original. Ayant bu beaucoup depuis le départ, je commençais à avoir une envie de plus en plus pressente de vider ma vessie. Ne voulant pas perdre de vue mes compagnons de routes à encore 70 kilomètres de l’arrivée, je décidais de prendre mon mal en patience et d’attendre la fin de course. Mais au fil des minutes qui défilaient, j’étais de plus en plus gêné et n’arrivait plus à me concentrer sur mon effort. Après de longues hésitations, je m’arrêtait à 40 km de l’arrivée, sous les yeux éberlués de la voiture qui suivait notre groupe.

A fond jusqu’à l’arrivée

Après cette pause bien mal venue, le commissaire de course, jugeant que je n’avais pas été lâché à la régulière, me proposait de le suivre derrière la voiture pour rejoindre mon groupe. Il y avait une bonne minute à boucher, et la tâche ne fut pas facile. Il me fallait suivre la voiture parfois à plus de 60 km/h, et même derrière un abri, ça fait mal aux jambes !

Je retrouvais mes compagnons de route après une poursuite de 5 ou 6 km, et je me calais dans les roues pour reprendre quelque peu mon souffle. Ce petit temps de repos ne durait pas longtemps, car il nous restait 25 km à parcourir, et de belles places d’honneur à aller chercher.

Les premières attaques commençaient à fuser, et je m’accrochais pour tenir mon rang, mais les crampes n’aidant pas, je me retrouvais lâché à 200 mètres de mon groupe. Motivé comme jamais, je ne lâchait rien, et à la faveur d’un passage de village, je revenais dans le sillage de mon groupe. J’ai pu apprécier le grip impressionnant de mes boyaux pour prendre quelques virages à fond, afin de combler mon retard …

Il nous restait alors une quinzaine de kilomètres à parcourir, pendant lesquels les attaques n’ont pas arrêtées. Je réussissais à m’accrocher cependant, pour aller chercher au sprint une 23ème place, un peu décevante au regard des objectifs que je m’étais fixé.

Une bonne préparation pour Juillet

Au final, je suis plutôt content de ma course, puisque j’ai réussi à être présent aux avants-postes en début de course, et je finis très bien, pas du tout cramé, malgré les péripéties de mon parcours. C’est un bon entraînement pour mon objectif du mois de Juillet, l’Etape du Tour.
J’ai pu expérimenter une nouvelle fois les méfaits d’une mauvaise hydratation, et il faudra bien me concentrer sur ce point quand je serais dans les cols pyrénéens …

Pour les chiffres, je vous laisse consulter le classement officiel de l’épreuve sur le site de Chronorace.

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