Après un début de saison plutôt poussif, sans grande réussite sur les quelques courses disputées, j’abordais ce weekend de mi-mai avec de l’ambition. Les courses du Nord étant annulées les unes après les autres cette année, je n’avais d’autre choix que de m’inscrire pour la course de Bergues, une ville désormais bien connue depuis le film “Bienvenue chez les Chtis”, mais dans laquelle je ne m’étais jamais rendu. Et je n’ai pas regretté le voyage…
Un circuit exigeant et des sensations en hausse
On m’avait prévenu, le parcours de Bergues est difficile. Tracé en plein cœur de la ville pour une longueur de seulement 2,5 km, il offre en effet de nombreux virages très serrés qui occasionnent autant de relances difficiles pour les jambes. Ajoutons-y quelques faux-plats bien cassants et deux mini passages pavés, cela donne un circuit exigeant qui n’était pas pour me déplaire.
Malheureusement, comme c’est souvent le cas sur cette course, nous étions peu nombreux au départ. C’est donc dans un peloton d’une bonne vingtaine d’unités que nous prenions le départ. Avec un parcours aussi sinueux, je me doutais un peu qu’il allait être difficile de sortir dans les premiers mètres de course. Je ciblais donc un des plus fort de notre peloton, qui attaquait plusieurs fois mollement sans vraiment faire la différence.
Je me sentais bien pendant ces premiers tours, et tentais vainement ma chance moi aussi. Puis au bout de 4 ou 5 tours, le favoris que je pistais prenait la poudre d’escampette juste avant une zone très sinueuse. Pas très bien placé à ce moment, je devais attendre le bas du circuit pour me lancer à sa poursuite. Trois coureurs étaient devant, ayant déjà creusés un beau petit trou. Je me concentrais sur mon effort, prenant les virages à toute allure pour refaire mon retard.
Je réduisait l’écart petit à petit pendant deux tours, mais commençait à buter dans les parties les plus difficiles. Pas évident de se battre seul face à trois coureurs.
Au bout de 3 tours en solitaire, j’apercevais ce qu’il restait du peloton pas très loin derrière. Voyant que je n’arrivais plus à réduire l’écart, je préférais attendre ce groupe sagement, en espérant qu’il y ait suffisamment de courageux pour rouler sur l’échappée. A peine repris, je comprenais tout de suite que la situation était toute autre. La majorité des coureurs qui composaient ce groupe d’une dizaine d’unités étaient représentés à l’avant, et nous n’étions que trois pour rouler avec mon équipier Franck et un ami d’un autre club… Vu que les trois leaders étaient costauds, la bataille s’annonçait mal !
Malgré tout, je prenais tout de suite des relais appuyés, mais les coureurs des autres clubs avaient un malin plaisir à casser notre organisation. L’écart se creusait petit à petit alors que nous ne ménagions pourtant nos efforts. De temps à autre, une attaque secouait notre groupe. Quand c’était un club représenté à l’avant, on se faisait la peau pour le reprendre et à l’inverse, nos tentatives désespérées étaient systématiquement prises en chasse.
A ce petit jeu, notre groupe perdait régulièrement des unités, si bien que nous n’étions plus que 8 coureurs dans les derniers tours, loin derrière les trois hommes de tête. La situation était compromise, mais je participais toujours à la chasse histoire de me faire mal en vue des futures échéances.
Aucune attaque ne parvenait à désorganiser notre groupe, et c’est donc les derniers mètres qui allaient nous départager pour les places d’honneur. Au moment même où je m’apprêtait à attaquer, le coureur me précédant se dressait sur les pédales. J’étais en train de changer de braquet et perdait donc une seconde avant de me lancer, ce qui était trop tard pour revenir dans la bataille.
Je franchissais la ligne en 8ème position, à la fois déçu d’avoir loupé la bonne, mais satisfait de retrouver des sensations très correctes. Les beaux jours arrivent, et la forme avec !