Ayant eu un été très léger en termes de compétition, il me tardait de remettre un dossard pour terminer la saison en beauté sur une note positive. Une saison bien terminée permet souvent d’entamer la suivante dans de meilleurs dispositions physiques et surtout psychologiques. Malheureusement, s’ajoutait à un entraînement très décousu depuis début septembre une bonne bronchite qui m’empêchait de rouler pendant presque deux semaines. Les entraînements précédent la course de Wavrin de ce 1er octobre ne laissaient présager rien de bon, mais j’étais quand même déterminé à me battre pour réaliser une belle performance…
Du soleil, du vent et pas de jambes
Habitant à moins d’un quart d’heure de route de Wavrin, je connaissait bien les routes qui allaient nous permettre de nous départager. Une fois n’est pas coutume, le circuit proposé était entièrement urbain, permettant d’envisager une course très rapide. La météo annonçait quelques averses, mais c’est un large soleil qui nous attendait au départ, agrémenté de belles bourrasques de vent qui n’allaient cependant pas vraiment influer sur le cours de l’épreuve.
Le circuit de 3 kilomètres était ponctué de nombreux virages, tantôt passés à fond, tantôt cassant bien l’allure. Je m’attendais à souffrir dans les premières minutes de course, et m’imposais donc un échauffement sérieux pour ne pas démarrer à froid.
Notre maigre peloton de fin de saison ne comptait qu’une vingtaine de coureurs, dont quelques gros rouleurs qui n’étaient pas là pour faire de la figuration. J’allais vite le constater car le départ était donné tambour battant !
Dès le premier tour, une violente accélération étirait notre groupe et me laissait déjà le souffle court. Je restais sagement dans les roues sans m’affoler, laissant les coureurs me précédent boucher les trous qu’ils venaient eux-même de créer. Les tours suivants étaient également éprouvants, chacun voulant tenter de s’échapper en provoquant de vives accélérations suivies de quelques secondes plus calmes. Ce rythme saccadé ne me convenait pas du tout, je sentais bien que je n’étais pas dans un grand jour…
A la faveur d’un regroupement, je décidais à mon tour de passer à l’offensive pour conserver un rythme de croisière élevé sans toutefois me mettre dans le rouge. J’étais suivi par 3 coureurs avec lesquels les relais s’organisaient bien, mais notre petite fugue ne durait pas bien longtemps. Puis, au bout d’une quinzaine de kilomètres, une grosse attaque provoquait quelques cassures.
Pas très bien placé et ne voulant pas faire l’effort de trop, je laissais les autres tenter de boucher le trou mais une dizaine d’hommes étaient en train de creuser un petit écart.
Conscient du danger, je me mettais alors rapidement à rouler pour essayer de revenir sur cette échappée d’hommes forts qui paraissait bien partie. Nous étions 8 en contre, mais tout le monde ne semblait pas disposés à réduire l’écart. Je prenais un maximum de relais pour maintenir l’allure, mais notre groupe était complètement désorganisé. Certains prenaient des relais très appuyés faisant sauter la moitié du groupe, alors que d’autres se contentaient de suivre les roues à un moment clé de la course. Allez comprendre…
Une petite erreur qui coûte cher
Au bout de quelques tours, alors que je commençais déjà à payer mes efforts en poursuite, un coureur de notre groupe plaçait une grosse attaque. Venant de prendre un relais, je comptais sur les autres pour se mettre en chasse mais tardais un peu à me replacer dans les roues. L’accélération était soudaine, et je laissais un petit trou en prenant un peu trop de temps à me dresser sur les pédales. Je jetais alors toutes mes forces dans la bataille, mais je sentais bien que les jambes n’étaient pas au rendez-vous.
Incapable de boucher les 15 mètres qui me séparaient de mes compagnons de fugue, je comprenais rapidement que ma course allait s’arrêter là…
La mort dans l’âme, je relâchais légèrement mon effort, ne pouvant maintenir un tel rythme plus longtemps. Je me retrouvais seul, lâché pour la première fois depuis bien longtemps. Conscient que ma condition physique précaire était la cause de cette contre performance, je continuais de rouler pendant une vingtaine de minutes avant de me faire prendre un tour par les leaders. Je pouvais alors constater l’écart qui me séparait d’une performance de premier plan.
Quelques gouttes de pluie m’incitait à abandonner pour la première fois de la saison, pas fier de devoir baisser pavillon au bout d’une heure de course seulement. Enrhumé le lendemain puis rattrapé par un gros coup de fatigue le surlendemain, je pouvais constater une fois de plus que le vélo ne pardonne pas. Pour être performant, il faut être en pleine santé, et bien entraîné !
Cette course de Wavrin fut donc la conclusion de ma saison 2016, sur laquelle je reviendrais en détail dans un article prochainement. Il y a du bon, et du moins bon !
Je confirme, les courses nécessitent un entraînement adapté et une bonne santé … sinon, la porte s’ouvre vite et on ne reste pas longtemps sur le paillasson !